Dominique Arlot vient de la couture et du quilt traditionnel, mais c’était il y a bien longtemps. Elle n’a jamais travaillé autrement qu’avec des tissus de récupération, de vieux vêtements, des restes de
couturière, d’usine, des fonds de vieilles armoires.
Actuellement, elle utilise de vieux draps, de très vieux draps, car plus ils sont troués, rapiécés, tâchés, plus ils nourrissent sa création. Elle en exploite les accidents, les hasards qui les ont transformés, leur usure – concentré du passé, émotions. Elle récupère également de vieilles soies – mousseline, organza, dentelles fusées ou déchirées – et là encore, ce qui peut paraître à certains un défaut, est ce qui les rend riches et précieuses à ses yeux.
La matière, en reprenant vie, acquiert un sens nouveau. Un dialogue s’établit entre l’idée de Dominique et les textures, les défauts du tissu. En faisant revivre ces textiles au rebut, elle essaie de réaliser une création épurée, où économie de moyens et de couleurs est au service d’une évocation, d’une abstraction.